Cho Oyu 8201 m, Tibet
7 août au 11 octobre 2006

Cho Oyu
Cho Oyu
Cho Oyu

9 octobre, Kathmandu

Nouveaux barrages et avalanche de courriels.

15 km à pied le long du glacier Gyabrag, 15 km dans un chariot tiré par un tracteur chinois, quelques heures de Land Cruiser et revoici la ville chinoise de Zhangmu et ses hôtels miteux...

À deux pas de la douane, le camion qui ramasse les ordures de la ville décharge son contenu dans la rivière près d'une superbe chute d’eau... la rivière coule en direction du Népal où elle est le paradis des kayakistes ! Seule consolation au point de vue écologique ou dépense d'énergie, les draps de l’hôtel ne sont lavés qu'une fois par mois peu importe le nombre de clients !

Après le village de Kodari au Népal, des maoïstes arrêtent nos véhicules. Droit de passage: 1000 roupies chacun. Comme pour l'achat de moulins à prières ou autres souvenirs, il faut négocier. Je m'en tire avec 1000 roupies pour le groupe. Une bonne affaire. Deux kilomètres plus loin, un autre barrage, l'armée, cette fois c'est gratuit. À chacun son territoire.

Hier soir, c'était le souper avec nos Sherpas sans qui nous ne ferions jamais le sommet d’un 8000 mètres. Humbles, dévoués, inégalables.

Ce soir nous allons au restaurant Krishnarpan de l'hôtel Dwarika's. Cet hôtel fondé par un architecte népalais est un musée vivant dédié à la conservation du patrimoine architectural et de la beauté népalaise et himalayenne. Allez voir, www.dwarikas.com

Nous avons reçu des centaines de courriels de votre part, ils seront transmis à tous les membres de l'équipe. Une équipe du tonnerre. Entraide, compréhension, humour et détermination. Un grand cru.

Grand merci à vous qui nous lisez. Aux médecins Christopher Imray, Stéphanie Gougoux et Patrick Cossette. À Babu Sherpa et sa grande famille. À Dominic et Étienne Danvoye. À La Crème de la Crème de Mont Tremblant. À Tashi et à tous ceux qui aiment la vie des autres.

Raymond nous arrivons te rejoindre.

Jean-Pierre Danvoye, L'échappée belle Cho Oyu 2006

*****

Prochaines aventures et expéditions: Kilimanjaro, Aconcagua et Elbrouz.

 

5 octobre, camp de base avancé

Retour en arrière, de 7450 m à 8201 m.

Départ le 2 octobre pour le sommet à 1h30 du matin. Une pente de neige à 40 degrés nous amène à la barre rocheuse (IV). Les crampons font des étincelles sur les rochers. Cela semble vertical. Quelques pentes raides de neige glacée de 45 à 50 degrés. L’horizon s’éclaire et se colore de mauve à orange. Vers 8000 m un ressaut convexe nous amène sur le plateau sommital qui est immense. Le soleil nous éblouit. Une marche ascendante nous conduit au vrai sommet. Cela semble très long. La silhouette de l’Everest est devant nous, à 30 km. Nous sommes à 8201 m d’altitude sur le 6e plus haut sommet de la terre. Bleu et blanc. Il est 6h25, photos, appels téléphoniques, regards à 360 degrés. Johanne et Dawa arrivent au sommet à 6h55.

Nous sommes redescendus au CBA depuis le 3 octobre. Repos, lecture, douche. Demain matin c’est le grand départ : chargement de tout le matériel sur les yaks et marche d’une vingtaine de kilomètres jusqu’au camp de base chinois à 4900 m. De là, descente vertigineuse en jeep jusqu’à la ville frontière de Zhangmu à environ 2000 m sur une route de terre et de cailloux à flanc de montagne. Nous prévoyons arriver à Kathmandu le 7 octobre à midi et... nous avons tous très hâte.

Jean-Pierre Danvoye, Cho Oyu 2006

 

2 octobre, camp 2, 14h30

Nous venons de redescendre au camp 2 à 7100 m.

Sont arrivés au sommet du Cho Oyu Marie-Josée, Réjean, Gilles et moi-même. Johanne Veilleux de Saint-Georges-de-Beauce est arrivée au sommet à 6h55, sans avoir utilisé d’oxygène supplémentaire (ni pour la descente). Elle est, d’après nous, la première femme du Québec à avoir atteint le sommet d’un 8000 m sans oxygène additionnel.

Maintenant, après nous avoir lu, vous pouvez nous écrire (cho-oyu-2006@jpdanvoye.com) nous vous lirons au cours des deux prochaines semaines.

À bientôt pour d’autres nouvelles.

Jean-Pierre Danvoye, Cho Oyu 2006

 

2 octobre, sommet du Cho Oyu

Écoutez le fichier audio du sommet :

Fichier Audio du sommet (mp3)

Google Earth Google Earth : Sommet du Cho Oyu, 8201 m

 

 

1er octobre, camp 3, 7450 m, 17h45

Voilà, nous sommes au camp 3 à 7450 m. Ce matin Paul est redescendu avec Dawa Tenzing au CBA. Pour nous, 4 heures de longues montées éprouvantes, d’un pas très lent. Le coude posé sur le genou, la paume de la main sur le menton pour reprendre notre souffle. Trop chaud pour garder notre combinaison de duvet, trop froid pour l’enlever, alors on la garde.

Le camp 3 est situé juste en dessous de la barrière rocheuse que nous franchirons demain vers 3 heures du matin. Life is good.

Jean-Pierre Danvoye, Cho Oyu 2006

 

 

30 septembre, camp 2, 7100 m

Il est 17h, nous venons de manger une bonne soupe et des pâtes sauce tomate. Un régal à cette altitude. Ce matin, nous avons quittés le camp 1 à 9 heures sous un vent froid violent. Toute une série de ressauts de neige à escalader, quelques faux plats, une traversée et une montée à 60 degrés. Johanne a très froid aux mains, nous les réchauffons durant une demi-heure. Vers 11h30, le soleil apparait, un peu moins de vent et un peu plus chaud. Quelques pas très lents, quelques respirations, de nouveau quelques pas, et ainsi de suite. Nous arrivons au camp 2 vers 14h, dure journée.

Le coucher de soleil promet d’être magnifique. Demain il n’est pas certain que je puisse faire une communication. Ne vous en faites pas, nous allons aller au camp 3, et de là, le lendemain, nous tenterons le sommet.

Jean-Pierre Danvoye, Cho Oyu 2006

 

 

29 septembre, camp 1, 6400 m

Ce matin, nous sommes partis du CBA en direction du C1 pour notre tentative sommitale. Le temps est beau, chaud, trop chaud, pas de vent.

À 5950 m, Yves, pris de nouveau avec des complications intestinales, décide de retourner au camp de base avancé, et de là, vers Kathmandu. Pas facile de quitter l’équipe après tant de jours d’effort. Au camp 1, l’après-midi se passe à faire de l’eau, de la soupe, beaucoup de soupe. D’ici, la vue à 360 degrés est superbe, nos tentes sont montées sur un éperon étroit au bord de l’abîme. Ne vous en faites pas, ca tient. Demain nous monterons au camp 2 à 7000 m.

À très bientôt,

Jean-Pierre Danvoye, Cho Oyu 2006


27 septembre, camp de base du Cho Oyu, 5600 m, 17h

Il ne neige plus depuis hier matin, le ciel est bleu et les après-midis sont très chaudes. Avec cette température, la neige va se stabiliser sur les pentes du Cho Oyu. De grands vents balayent encore le sommet.

Ce matin Dawa Sherpa et Pema Sherpa sont montés au camp 1, ils ont déneigé nos quatre tentes et sont redescendus ensuite. Nous avons marché sur le glacier et entre les tours de glace vers le Nagpa La (frontière avec le Népal), question de ne pas perdre la ligne.

Si tout va bien, le 29 ou le 30 septembre, nous comptons commencer la montée vers le sommet et être de retour au CBA le 4 octobre. Notre arrivée à Kathmandu est prévue le 7 octobre.

À bientôt pour d’autres nouvelles,

Jean-Pierre Danvoye, Cho Oyu 2006


25 septembre, camp de base avancé, 5800 m

« Toutes les tentes du camp 2 à 7000 m sont recouvertes et écrasées par la neige, on ne les voit plus » nous raconte le Sherpa qui a quitté le dernier le camp 2 il y a 36 heures. Il neige depuis 5 jours...

Toutes les équipes et Sherpas sont redescendus au CBA et attendent. Longue nuit, repos, sieste, discussion et re-sieste ! Les prévisions météo ne sont pas encourageantes. Une autre dépression arrive de l’Inde et du golfe du Bengale.

Ce matin notre grand dôme Mountain Hardware croulait sous le poids de la neige mouillée. D’autres équipes voyaient leur tente repas effondrée. Il y a 80 cm de neige au sol, imaginez 1500 m plus haut.

Je suis revenu au CBA le 22 septembre à 14h, soit 33 heures après avoir quitté Kathmandu (4500 m de dénivelé). Raymond va arriver aujourd’hui à Montréal par avion spécial. Durant mon absence, l’équipe a passé 3 nuits au camp 1 et une nuit au camp 2 à plus de 7000 m. Cet après-midi, beaucoup de consultations entre les guides et les Sherpas. Attendre, penser à retourner… Le son des avalanches se fait entendre toutes les 20 minutes. Même s’il arrêtait de neiger tout de suite, cela va prendre 4 jours avant que les Sherpas ne puissent remonter établir le camp 2 détruit. Retrouver le matériel enseveli et faire la trace dans la neige profonde. Ensuite, il nous faut 5 jours de beau temps pour faire l’aller-retour CBA-sommet.

La principale chose à laquelle nous devons penser, c’est la sécurité. Je vous donne un autre bulletin météo prochainement. Les années ne se ressemblent pas, car l’année dernière, nous avons fait le sommet le 25 septembre sous un beau ciel bleu.

Jean-Pierre Danvoye, Cho Oyu 2006

Google Earth Google Earth : Camp de base avancé, 5600 m

 

Tingri, 21 septembre, 18h55

Je quitte Kathmandu (1500 m d’altitude) à 5 heures du matin. La route est boueuse. La Land Cruiser contourne un groupe de canards. Une femme trait une chèvre au bord de la route et les enfants s’accrochent aux autobus.

Raymond va très certainement rentrer au Canada dans les deux prochains jours.

9h30, Kodari, douane népalaise. Traversée à pied du célèbre pont. Premier contrôle chinois. Mes deux sacs sont aspergés nonchalamment de quelques gouttes de désinfectant. La vraie douane chinoise se trouve à Zhangmu 10 kilomètres plus haut (ville qui devrait être désinfectée au complet au lieu de mes deux sacs !)

Après avoir croisé 9 troupeaux de 200 à 300 chèvres sur la route de terre étroite et sinueuse. Arrivée à Zhangmu à 11h30. Une demi-heure d’attente car les douaniers dînent...

11h30, un uniforme chinois de couleur verte et de qualité médiocre vérifie passeport et permis. Le tout est toujours contresigné par un autre uniforme vert avec quelques étoiles de plus. Inutile et inefficace.

12h45, traversée de Zhangmu en Land Cruiser. Zhangmu est essentiellement une rue en pente à deux sens. Véhicules et camions y sont stationnés dans le désordre des deux côtés. Deux camions ne peuvent se croiser. Imaginez le casse-tête : avance, recule. Pour améliorer la situation, encore un troupeau de chèvres. 14h03, on sort de la ville enfin. Vers 4h passage d’un col à 5130 m. Arc-en-ciel. Arrivée à Tingri à 17h50. La nuit tombe, car ici on est à l’heure de Pékin, 20h05.

Demain je pense bien arriver au camp de base avancé à 5600 m et revoir mon équipe et mes Sherpas. Quelle journée !

Jean-Pierre Danvoye, Cho Oyu 2006

Google Earth Google Earth : Pont de l'amitié, Kodari
Google Earth Google Earth : Zhangmu

 

Kathmandu, 20 septembre, 20h38,

Raymond est toujours à l’hôpital. Dans 1 ou 2 jours, il va rentrer chez lui en avion.

Après des dizaines d’appels téléphoniques, de courriels vers le Canada, de démarches avec une compagnie d’assurance qui fait tout pour ne rien faire, il est bon de voir qu’il existe à Kathmandu parmi nos amis Sherpas des personnes dévouées qui ne comptent pas leur effort. Merci à Christopher Imray, le médecin britannique qui nous a accompagné durant deux jours du CBA jusqu’à Zhangmu et enfin aux médecins de Montréal qui, de loin, prennent soin de Raymond.

Demain matin à 5 heures je quitte Kathmandu (1500 m) pour retourner au Tibet et rejoindre mon équipe. Je devrais passer la frontière vers 9 heures et arriver en début de soirée à Tingri (4342 m). Le lendemain si tout va bien je serai au camp de base avancé à 5650 m.

Lors de l’évacuation de Raymond, côté népalais, 4 à 5 glissements de terrain barraient la route, c’est pour cela que nous avions pris l’hélico. À quoi nous attendre cette fois...

Je viens d’aller acheter quelques bouteilles de Whiskey, histoire de corrompre quelques agents de liaison chinois et ainsi accélérer mon arrivée au CBA!

Namaste, Tashi delee, à bientôt

Jean-Pierre Danvoye, Cho Oyu 2006


18 septembre,

Cela fait quelques jours que vous n’avez pas eu de nos nouvelles. La raison est celle-ci, Raymond est tombé malade et il fallait absolument qu’il retourne le plus vite possible à Katmandou. Vu les circonstances - il ne peut pas marcher – j’ai du l’accompagner jusqu’à Katmandou. Cela a pris plus de 48 heures. Porteurs, jeep, passage des frontières, paperasses chinoises et hélico. Bref, plus de 50 personnes ont participé à cette évacuation.

Pour l’instant Tendi sherpa et Lhakpa Nuru sherpa ont pris la direction de l’expédition. L’équipe a passé une nuit au C1 à 6400 m. Le lendemain montée jusqu’à 6750 m et retour au camp de base avancé. La prochaine étape sera de remonter au C1 et de continuer jusqu’au C2 a 7000 m pour y passer la nuit.

Je ne sais pas encore quand il me sera possible de rejoindre de nouveau le camp de base avancé, il faut que je refasse toutes les démarches pour recevoir un nouveau permis et organiser mon transport. C’est simple mais avec les autorités chinoises cela devient un casse tête... un bon point, mon sac de couchage et ma combinaison de duvet sont déjà au C1 ah ah...

À bientôt pour d’autres nouvelles

Jean Pierre Danvoye, L’échappée belle, Cho Oyu 2006


12 septembre, camp de base avancé, 5600 m

Ce matin, nous avons tous pris une douche. Rien de bien extraordinaire vous me direz, mais ici, à 5600 m, au pied de la face nord du Cho Oyu, c’est 5 étoiles. Nous sommes arrivés au camp de base avancé le 10 septembre après une marche de 15 kilomètres sur la moraine latérale du glacier Gyabrag. Au loin, le Nangpa La, col qui donne accès au Népal, mais qui est interdit aux étrangers, Népalais et Tibétains. Il pleut, il neige, -1 degré. Terrassement, montage des tentes. Je retrouve le même emplacement qu’en 2005, tout près de la source d’eau. Ici à 5600 m, nous perdons la moitié de nos capacités physiques. Un entrainement sérieux permet simplement de retarder la fatigue, de tenir moralement. C’est la tolérance à l’altitude qui fera la différence.

11 septembre, il a neigé toute la nuit. Ce matin, c’est la cérémonie du Puja. Un lama bouddhiste vient réciter des prières. Des feux sont allumés et au pied de l’autel en pierres sont placés riz, biscuits, alcool, piolets et crampons. Les drapeaux de prières sont installés.

L’après-midi, nous remontons durant 2 heures le glacier vers le camp 1, au milieu des tours de glace de 15 mètres de hauteur. C’est magnifique. L’équipe est en bonne forme, par contre Paul s’acclimate un peu moins vite et Johanne a beaucoup de difficulté à trouver le sommeil. Aujourd’hui, le 12, nos 4 sherpas sont montés au camp 1 à 6400m, pour y déposer du matériel. Demain nous y allons à notre tour.

Jean-Pierre Danvoye, l’échappée belle, Cho Oyu 2006

Google Earth Google Earth : Camp de base avancé, 5600 m

 

8 septembre, camp de base du Cho Oyu, 4900 m

Ce matin, les cumulus s’amoncèlent à l’horizon. Le Cho Oyu est dans les nuages. 14h, il pleut très fort, seuls les yaks restent à l’extérieur. La pluie se transforme en grêle. Le tonnerre éclate et résonne entre les montagnes. Nous sommes arrivés au camp de base le 5 septembre, après 45 minutes de jeep. Dawa Tenzing et Pema Sherpa, partis la veille, ont installé les tentes. Nous campons le long d’une rivière aux eaux grises. D’autres expéditions sont déjà installées.

L’horaire des jours suivants est simple. Le soleil éclaire les tentes à 6h45. Lever 7h30, petit déjeuner, randos sur les collines avoisinantes. 13h dîner, sieste, thé, re-sieste, souper et coucher vers 20h.

Lors de la première sortie à plus de 5300 m, la face nord-ouest du Cho Oyu, entrecoupée de quelques barrières rocheuses, apparait immense et intouchable. Blanc et bleu. Le regard dirigé vers la paroi, le silence des membres de l’équipe est révélateur. Au loin, le champ d’une tibétaine se perd dans le vent.

Au retour, il fait 15 degrés. Yves lit Until I find you. Johanne et Gilles font sécher leur lavage. Réjean est dans la tente douche. Marie-Josée vient de terminer la lecture du livre de Mike Horn et le passe à Raymond. Pendant ce temps, Paul écoute religieusement la 3e symphonie de Beethoven.

Les yaks viennent d’arriver. Demain, départ vers un camp intermédiaire à 5400 m, avant d’arriver après demain à notre camp avancé à 5600 m. Marche d’une trentaine de kilomètres.

Bonjour à vous tous

Jean-Pierre Danvoye, l’échappée belle, Cho Oyu 2006

 

3 septembre, Tingri, 4350 m

Partis à 7 heures de Nyalam, nous sommes arrivés à Tingri après 3h30 de routes poussiéreuses et caillouteuses à travers les hauts plateaux tibétains.

Avant-hier, le 1er septembre, nous avons quitté Zhangmu en direction de Nyalam (3600 m) où nous resterons 3 jours. Une seule rue, bordée d’hôtels, de restaurants douteux et de bâtiments en construction et en destruction, dans laquelle marchent enfants et militaires chinois. Le seul grand luxe, un endroit très propre où l’on peut prendre un douche chaude et se sécher les cheveux

Le 3 septembre, montée à pied jusqu'à 4500 m, histoire de stimuler nos globules rouges. Nous marchons sur de l’herbe parsemée de fleurs roses, bleues, mauves et jaunes. Nous ne somme pas encore acclimatés et l’air semble se raréfier.

Aujourd’hui, nous roulons sur les hauts plateaux. Il est tôt, des villages tibétains montent des colonnes de fumée. Les champs de colza d’un jaune franc captent la lumière. Des femmes coupent le foin, des cavaliers couverts de poussière trottent le long de la route. Des troupeaux de moutons ne veulent pas céder le passage. Au col de Lalung, un vent frais agite les drapeaux de prière. Au loin, les ruines d’un monastère détruit par l’envahisseur chinois.

Tingri, notre auberge est en terre et en bois. Des tissus aux motifs fleuris recouvrent les murs de nos minuscules chambres. Sur le toit des maisons est entreposé le bois; les galettes de bouse de vache sont collées sur les murs.

L’équipe va bien, écriture, sieste, visite. Demain nous passerons encore une journée à Tingri, avant de nous diriger vers le camp de base à 4900 m.

Jean-Pierre Danvoye, l’échappée belle, Cho Oyu 2006

Google Earth Google Earth : Nyalam
Google Earth Google Earth : Tingri (4342 m)

 

31 août, Zhangmu, frontière tibétaine

Quelle journée! Elle a commencé très calmement, la route serpentant à travers les rizières d’un vert tendre. Ensuite la pluie, les ornières, les éboulis rendent la route presque impraticable. Parfois à gauche, parfois à droite, c’est le précipice, plutôt le gouffre, la rivière coule 800 m en contre bas!

Quelques centaines de tournants plus tard, des grosses pierres et deux camions barrent la route... des villageois revendiquent on ne sait trop quoi. Tentatives de négociations mais sans résultat. Il ne nous reste qu’à quitter notre autobus, engager des porteurs pour les bagages et passer les barrages à pied. Plus loin, nous monterons dans un bus local déjà bondé avec une douzaine de gros sacs en direction de Kodari, le village frontière. Népalais et alpinistes sont littéralement entassés dans le désordre parmi les sièges, les duffel bags et les sacs de riz. La route est défoncée et le chauffeur déchaîné.

Arrivée à Kodari, le camion transportant tout notre matériel d’expédition (une centaine de barils) est là, il est passé avant la fermeture de la route. Ouf!

La circulation est interdite sur le pont séparant les deux pays. Les jeeps chinoises nous attendent de l’autre côté pour nous emmener à Zhangmu (2000 m) quelques kilomètres plus loin. Zhangmu est une ville laide, sale et la pluie la rend repoussante. Notre hôtel, le Gang Gyen ne se retrouve naturellement pas dans le Guide Michelin... À plus tard,

Jean-Pierre Danvoye

Google Earth Google Earth : Pont de l'amitié, Kodari
Google Earth Google Earth : Zhangmu

 

30 août, Kathmandu

Bonjour à tous du Népal, où nous sommes arrivés hier après un arrêt de quelques heures à l'aéroport de Tokyo, le temps de prendre une douche, de manger des sushis et de boire saké et thé vert. À Bangkok, la nuit fut courte. Au petit déjeuner, jus de chrysanthèmes et calmars pour certains d'entre nous.

Notre équipe est composée de Johanne, Réjean, Gilles, Marie-Josée, Paul, Yves, Raymond et Jean-Pierre Danvoye, le guide. Nos Sherpas sont Lhakpa Nuru, Tendi, Pema, Dawa Tenzing et Pasang le cuisinier.

Aujourd’hui, visite de Kathmandu. Il y a les classiques comme Swayambhunath, le célèbre stupa bimillénaire qui surplombe la ville de ses 365 escaliers. Pashupatinath, le lieu saint puisque les Népalais y font incinérer leurs morts. Le stupa de Bodhnath et le Durbar square. Mais il y a aussi les ruelles bruyantes où l'on se faufile parmi les vendeurs de bric-à-brac et les vaches, les temples et les monastères où l'on se plonge dans un univers de coutumes et de traditions.

Demain 31 août, nous quittons l'hôtel Yak&Yeti vers 6h30 en direction de la frontière tibétaine. Et voilà, c'est parti.

À très bientôt, Jean-Pierre Danvoye pour l'échappée belle, Cho Oyu 2006

Google Earth Google Earth : Kathmandu, Hôtel Yak&Yeti

 

 

 

 

 

Download Google Earth Pour suivre l'équipe sur le globe, téléchargez gratuitement Google Earth, puis suivez les liens Google Earth

 

 


Retour en haut de la page